Nocibé et les tweets racistes : quand les valeurs sont trahies

En 2019, l’entreprise de cosmétiques Nocibé s’est retrouvée au cœur d’une polémique qui a ébranlé sa réputation et menacé sa relation avec les consommateurs. La publication de tweets racistes par le directeur marketing de l’entreprise a provoqué une vague d’indignation et de colère sur les réseaux sociaux. Cet article se penchera sur les détails de cette affaire, l’impact du boycott sur Nocibé et les mesures prises pour réagir à cet incident regrettable.

Les tweets racistes publiés par le directeur marketing de Nocibé ont été découverts par les utilisateurs des réseaux sociaux qui les ont rapidement partagés, créant un tollé en ligne. Ces tweets exprimaient des stéréotypes discriminatoires et véhiculaient des messages de haine. Les consommateurs, les militants antiracistes et les utilisateurs des réseaux sociaux ont réagi avec indignation face à ces propos inacceptables et ont appelé à des actions immédiates.

Le boycott de Nocibé s’est rapidement organisé, alimenté par la colère des consommateurs qui se sont sentis trahis par l’entreprise. Les utilisateurs des réseaux sociaux ont partagé des hashtags appelant au boycott et ont exprimé leur refus de soutenir une entreprise qui tolère de tels comportements racistes. Cette mobilisation a eu un impact significatif sur l’image de Nocibé, remettant en question ses valeurs et son engagement envers la diversité et l’inclusion.

Consciente de la gravité de la situation, Nocibé a réagi de manière proactive pour faire face à cette crise. L’entreprise a publié des déclarations publiques condamnant fermement les tweets racistes et soulignant que ces opinions n’étaient pas représentatives de ses valeurs. Elle a également annoncé que des mesures disciplinaires seraient prises à l’encontre du directeur marketing responsable. Nocibé a déclaré son engagement à promouvoir l’égalité, la diversité et l’inclusion au sein de l’entreprise et a promis de revoir ses politiques et ses procédures pour éviter de tels incidents à l’avenir.

Le licenciement du directeur marketing a été annoncé ultérieurement, témoignant de la volonté de Nocibé de prendre des mesures concrètes pour assumer ses responsabilités. L’entreprise a également entrepris des actions de sensibilisation et de formation en interne pour renforcer la compréhension et le respect des valeurs d’inclusion par ses employés.

Malgré les mesures prises par Nocibé pour réagir à cette affaire, le boycott a néanmoins eu un impact sur l’entreprise. Les consommateurs mécontents ont exprimé leur désapprobation en boycottant les produits Nocibé et en encourageant les autres à faire de même. La confiance des consommateurs envers Nocibé a été ébranlée, et certains ont cherché des alternatives chez d’autres marques de cosmétiques qui mettent en avant des valeurs d’inclusion et de diversité.

Malgré ces difficultés, Nocibé a saisi cette crise comme une opportunité de réaffirmer son engagement envers ses clients et ses valeurs. L’entreprise a lancé des initiatives visant à renforcer sa politique de diversité et d’inclusion, en mettant en place des programmes de sensibilisation et de formation pour tous les employés. Elle a également renforcé ses processus de recrutement et de gestion pour s’assurer que les valeurs de respect et de tolérance sont intégrées à tous les niveaux de l’organisation.

La leçon à tirer de cette affaire est que les entreprises doivent être vigilantes quant aux propos tenus par leurs employés, même sur des plateformes personnelles. La responsabilité sociale et éthique des entreprises ne se limite pas à leurs produits ou à leurs services, mais s’étend également aux actions et aux paroles de leurs employés. Les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux valeurs des marques qu’ils soutiennent, et les entreprises doivent prendre en compte cette attente pour établir une relation de confiance solide.

L’affaire des tweets racistes impliquant le directeur marketing de Nocibé a été un moment crucial pour l’entreprise. Le boycott qui a suivi a démontré la puissance de la voix des consommateurs et leur volonté de soutenir des entreprises qui incarnent des valeurs d’inclusion et de diversité. Nocibé a réagi en prenant des mesures fermes, licenciant le responsable des tweets racistes et mettant en place des initiatives pour renforcer son engagement envers la diversité et l’inclusion. Cette affaire rappelle aux entreprises l’importance de promouvoir une culture de respect et de tolérance à tous les niveaux de l’organisation, afin de préserver la confiance des consommateurs et de prévenir de tels incidents à l’avenir.

Audi et le scandale des moteurs diesel truqués : la trahison du public

Le scandale des moteurs diesel truqués, connu sous le nom de DieselGate, a secoué l’industrie automobile et terni la réputation de nombreux constructeurs, dont Audi, une filiale de la marque Volkswagen. L’implication de Rupert Stadler, l’ancien PDG d’Audi, dans cette affaire a mis en lumière la trahison des consommateurs et soulève des questions cruciales sur l’éthique et la responsabilité des grandes entreprises. Cet article se penchera sur les détails de ce scandale et mettra en évidence les conséquences néfastes pour les propriétaires de véhicules Audi, ainsi que les mesures prises pour rétablir la confiance perdue.

Le DieselGate a éclaté en septembre 2015 lorsque Volkswagen, la société mère d’Audi, a admis avoir installé un logiciel de manipulation des émissions dans des millions de véhicules diesel vendus dans le monde entier. Ce logiciel, qui avait été mis au point sous la direction de Rupert Stadler, PDG d’Audi à l’époque, permettait de détecter quand les véhicules étaient soumis à des tests d’émissions et d’ajuster les performances des moteurs pour obtenir des résultats de conformité aux normes d’émissions, alors qu’en réalité, ces véhicules émettaient des niveaux d’émissions nocifs beaucoup plus élevés en conditions réelles de conduite.

L’implication de Rupert Stadler dans cette affaire a été particulièrement préoccupante. En tant que PDG d’Audi, il était directement responsable de la supervision des activités de l’entreprise et de la prise de décisions importantes. Les enquêtes ont révélé que certains moteurs diesel truqués équipant les véhicules Audi étaient également utilisés par d’autres marques du groupe Volkswagen. Stadler a été arrêté en 2018 en lien avec cette affaire et a été mis en détention provisoire pendant plusieurs mois avant d’être libéré sous caution. Depuis lors, l’affaire est en cours de traitement par les tribunaux allemands.

Les conséquences de cette tricherie sont dévastatrices pour les propriétaires de véhicules Audi, qui ont été amenés à croire qu’ils achetaient des voitures respectueuses de l’environnement et conformes aux normes réglementaires en vigueur. En réalité, ces moteurs diesel truqués ont rejeté des niveaux d’émissions nocifs bien supérieurs aux limites légales, contribuant ainsi à la pollution atmosphérique et à ses conséquences néfastes sur la santé publique.

Outre les conséquences environnementales, ce scandale a également entraîné une perte de confiance massive de la part des consommateurs envers Audi. Les propriétaires de véhicules diesel ont subi une dépréciation significative de la valeur de leurs voitures, et nombreux sont ceux qui ont intenté des poursuites judiciaires pour obtenir réparation. La trahison des consommateurs est d’autant plus choquante que la marque Audi, autrefois synonyme de qualité et de fiabilité, a préféré privilégier ses propres intérêts financiers au détriment de ses clients.

Face à ce scandale retentissant, des mesures ont été prises pour rétablir la confiance perdue. Audi a dû rappeler des millions de véhicules concernés par le logiciel truqueur afin de les mettre en conformité avec les normes d’émissions. Des amendes colossales ont été infligées à Volkswagen et à Audi par les autorités gouvernementales, et des poursuites judiciaires ont été intentées par des consommateurs mécontents.

Cependant, ces actions ne suffisent pas à réparer les dommages causés aux propriétaires de véhicules Audi. De nombreux consommateurs ont été laissés avec des voitures dévaluées et une confiance brisée envers la marque. La responsabilité des entreprises automobiles va au-delà de la simple correction des erreurs passées. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes de transparence, de surveillance et de responsabilisation pour éviter de tels scandales à l’avenir.

Rupert Stadler, en tant qu’ancien PDG d’Audi, doit également être tenu responsable de son rôle dans ce scandale. La justice allemande a engagé des poursuites à son encontre pour sa participation présumée dans la manipulation des émissions. Ces actions judiciaires visent à assurer que les personnes impliquées dans des pratiques frauduleuses soient tenues responsables de leurs actes et que des exemples soient faits pour dissuader de telles pratiques à l’avenir.

Le DieselGate et l’implication de Rupert Stadler, l’ancien PDG d’Audi, dans cette affaire ont exposé les pratiques éthiquement douteuses et la trahison des consommateurs au sein de l’industrie automobile. Les propriétaires de véhicules Audi ont été victimes de cette tromperie, subissant une dévaluation de leurs voitures et une perte de confiance dans la marque. Il est essentiel que des mesures strictes soient prises pour rétablir la confiance et assurer la responsabilisation des entreprises automobiles. Les consommateurs méritent des véhicules fiables, respectueux de l’environnement et des pratiques commerciales transparentes. Seule une action concertée des gouvernements, des organismes de réglementation et des constructeurs automobiles peut garantir un avenir où de tels scandales ne se reproduiront plus.

Saint-Gervais-les-Bains, petite histoire de l’affairisme ordinaire sur fond de spéculation foncière

Il est loin le temps des valises de billets, pots-de-vin et dessous de table. Les « petits arrangements entre amis » d’aujourd’hui est plus subtile et se pare des atours de la légalité, entre « dons » , échanges de services, et « renvois d’ascenseurs » dans les limbes des flous juridiques. Mais l’argent trouve toujours son chemin pour faciliter les démarches. Et les petites mairies de province ne font pas exception. Dernier exemple en date dans les Alpes françaises ou la mairie semble savoir monnayer les terrains avec vue. Une plainte pour corruption passive est en cours de traitement.

On connaissait le maire de Saint-Gervais les Bains, Jean-Marc Peillex, pour ses outrances contre des associations environnementales. Mais personne ne pensait avoir un jour à parler corruption vis-à-vis de celui qui, il y a peu, portait même plainte contre des touristes indélicats laissant leurs immondices sur le Mont-Blanc. C’est pourtant ce qu’il ressort des dernières frasques de l’intéressé, qui semble manifestement accorder des largesses administratives aux généreux donateurs de la commune. Faut-il voir obligatoirement un lien entre les deux ? Jugeons-en donc.

En mars 2016, Vincent Gombault, financier notoire de la place londonienne à la tête du fonds d’investissement international Clipway, et propriétaire d’une chaine d’hôtels de luxe, fait don de plus d’un million d’euros à la commune de Saint-Gervais-les-Bains. Avec ce bienfaiteur tombé du ciel, et désintéressé évidemment, Jean-Marc Peillex peut commencer la réfection d’un certain nombre de monuments historiques de la commune qui tombent en ruine. Jusque-là, l’histoire est belle, et la réfection du patrimoine public sur des deniers privés, personne n’est contre, bien au contraire.

Mais peu de temps après ce geste fort sympathique, notre financier londonien s’entiche de terrains face au Mont-Blanc très propices à la construction des hôtels de luxe dont il s’est fait une spécialité. Aucun problème pour le maire qui, soucieux de se conserver les bonnes grâces de son généreux mécène, s’empresse de signer un beau permis de construire en bonne et due forme. Tant de communes luttent pour conserver de l’activité et leurs habitants ; une telle occasion de voir se développer un peu plus cette commune rurale de Savoie ne devait pas être négligée.

Si l’histoire s’était arrêtée là, il n’y aurait pas eu « d’affaire Peillex ». Mais les Savoyards sont assez regardants sur ce qu’on fait de leur environnement et de leur montagnes, et certains se sont piqués de faire quelques vérifications. Non sans mal d’ailleurs ou sans s’attirer les foudres de la mairie, jusqu’aux attaques personnelles lors des conseils municipaux.

Sans surprise malheureusement, les militants environnementaux locaux se sont rapidement aperçus que le maire s’était curieusement emballé dans cette histoire, avec un joli paquet d’irrégularités qui demande désormais des éclaircissements.

Problème numéro 1 : on est en zone naturelle protégée, on n’y fait pas n’importe quoi et seuls les bâtiments à usages d’habitations sont normalement autorisées à la construction. Exit les hôtels donc, et le maire ne pouvait pas ignorer ce détail valable pour la quasi-totalité des terrains de la commune.

Problème n°2 : grâce aux documents obtenus auprès de la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) après des années d’efforts des associations environnementales comme France Nature Environnement, on apprend finalement que les services d’urbanisme de la commune ont rendu un avis défavorable sur le dossier de ce permis. Comment le maire a-t-il justifié sa décision de passer outre l’avis de ses propres services, voilà une question qu’il serait intéressant de leur poser.

Problème n°3 et non des moindres, le permis de construire autorise une construction sur une parcelle, sauf que les trois chalets-hôtels de grand luxe incriminés en occupent trois. Comment imaginer que le maire ne s’est pas aperçu d’un triplement de la surface constructible autorisée ?

L’explication la plus simple étant le plus souvent la meilleure, les associations de protection de l’environnement ont déposé plainte début février pour « délivrance illégale d’un permis de construire et corruption passive ». La question de base est en effet bien celle de l’existence supposée de contreparties aux dons de 2016. Peu d’espoir de tomber sur un smoking gun ou un contrat signé d’un goutte de sang enterré dans les coffres d’une banque suisse. Mais il n’est pas idiot de poser la question. Il faut dire que la chronologie n’aide pas nos deux protagonistes, et un permis de construire litigieux, voire illégal, obtenu quelques semaines après un don généreux, ça fait jaser dans les vallées. Et n’oublions pas que s’il y a corruption passive, c’est bien qu’il y a quelque part un corrupteur actif.

Trahis par l’inspection du travail : le calvaire des salariés du GPIS

On croirait le scénario d’un mauvais film capitaliste concocté pour faire détester les syndicats… Et bien, non, ici, pas besoin de faire appel à Hollywood. Il y a juste besoin d’un « délégué syndical » (je suis obligé de l’appeler comme ça, puisqu’il l’est réellement), et d’une « inspectrice du travail » sans scrupules. Au résultat : 45 « alertes sociales » pour harcèlement qui passent à la trappe, et presque 200 salariés menacés de chômage à plus ou moins brève échéance, un organisme d’utilité public reconnu à mettre au rebus.

Dans cette affaire, tout le monde semble jouer à contre-emploi. Le délégué du syndicat majoritaire, en l’occurrence l’UNSA, qui exerce une influence tyrannique de type quasi mafieuse sur les syndicalistes et les salariés. La direction, récemment arrivée aux affaires, après la démission, rythmée au fil d’échecs successifs, des directions précédentes, qui prend fait et cause pour les salariés en souffrance. L’inspection du travail, qui au lieu de considérer l’affaire dans son ensemble et l’intérêt des collègues, prend la défense du salarié protégé parce qu’il est délégué syndical, également cadre et chef de service.

Dresser le décor

Nous sommes au GPIS (1), le groupement parisien inter-bailleurs de surveillance, une entité de sécurité privée, sans but lucratif, en charge de la surveillance des logements sociaux parisiens, et propriété d’un groupement d’intérêt économique associant de multiples bailleurs, comme Paris Habitat, la RIVP, I3F, SNCF Immobilier, pour ne citer que les plus importants. Le personnel, au nombre de quelque 200 agents et cadres, essentiellement recruté en région parisienne, est socialement modeste et d’origines très variées. De braves gens, souvent chargés de familles aux revenus très modestes, qui ne demandent pas mieux que de bien faire le boulot, dans des conditions dignes, matériellement et… moralement. Les missions sont nombreuses, les équipes se succèdent toutes les nuits sur le terrain, aiguillées par le PC opérationnel. La qualité du service semble être là, puisque les décideurs du GIE, sous la présidence de Stéphane Dauphin, DG de Paris Habitat, envisagent de multiples projets pour le développement de cet outil indispensable pour compléter l’action insuffisante de la police.

La mission n’est pas toujours facile, puisqu’elle confronte les employés à l’insécurité et à la délinquance. Les collègues ont besoin qu’on les écoute, côté cadres, qui sont supposés être là pour ça, et côté syndical, évidemment. Et là commencent les problèmes.

Le syndicalisme pour servir ses ambitions

Le représentant du syndicat majoritaire, DK, est l’homme fort du CSE. Verbe haut, invective facile, manifestement hyperactif, il s’est taillé petit à petit un GPIS officieux à sa mesure, depuis son arrivée en 2009. Ambitieux et capable, il n’a pas hésité à accumuler les formations, à acquérir les compétences qui l’ont rendu indispensable aux yeux de ses camarades, et à ceux de ses chefs. Au point d’accéder au statut de cadre, à la faveur d’une équipe dirigeante un peu dépassée, certains diront compromise, qui n’est pas loin de lui avoir donné les « clés du groupement ».

Malin et adaptable, il sait faire valoir les droits des salariés, et se positionner comme interlocuteur indispensable entre eux et la hiérarchie. Au point de remporter les élections en interne et d’être un membre clé du CSE. Au point de se faire valoir efficacement auprès de l’UNSA et de jouer un rôle comme représentant des métiers de la sécurité au niveau national.

Coup de théâtre

Tout semblait aller bien pour lui jusqu’au changement d’équipe intervenu l’été dernier. Michael Sibilleau, un sous-préfet, est nommé à la tête du GPIS. Cet ancien gendarme reçoit la mission de rectifier ce qui doit l’être dans la gestion et le management de l’organisme, et de donner corps aux projets qui trainent dans les cartons. Un ancien militaire comme patron, on est en droit de s’interroger sur les choix du GIE, et, comme moi dans la même situation, on aurait pu craindre un dialogue social à la chlague.

Et bien, non, pas du tout ! Coups de théâtre en cascade en cette fin 2020. En quelques jours, des dizaines de salariés (sur un total de moins de 200, rappelons-le), prennent leur courage à deux mains et montent au créneau, à l’oral et par écrit, pour signaler les multiples abus d’autorité, et les harcèlements multiples dont ils sont victimes de la part de DK et de ses proches, peu nombreux mais aux postes clés. De façon répétée : brimades, invectives, injures à caractère racial ou sexuel, discrimination pour la prise de service, pressions multiples pour adhérer au syndicat en contre partie d’un soutien dans la progression au sein du GPIS, incitations à la démission, marginalisation des non-alignés, surveillance officieuse des faits et gestes de tout le personnel par le système de vidéo surveillance, silence complaisant sur les fautes professionnelles des copains, usage des réseaux sociaux pour harceler les gens… La liste des sévices reprochés par ses collègues à ce délégué syndical semble interminable. Au point que les arrêts de travail se multiplient. Au point que certains envisagent de démissionner… Au point que certains envisagent même de mettre fin à leur vie !

Appelée à la rescousse par les délégués des autres organisations syndicales, qui se sentent impuissantes face au système DK, la direction ne cherche pas le compromis, l’entente à l’amiable, comme dans bien des cas que nous avons vus trop souvent, dans nos combats syndicaux. Elle voit les gens qui souffrent, et lance une enquête interne : auditions par dizaines, mobilisation de la médecine du travail, messages de soutien, engagement. Mise à pied conservatoire de DK début février. Avis favorable du CSE à son licenciement pour faute grave. Oui, rendez-vous compte, avis favorable d’un CSE initialement acquis à sa cause ! Et même, pour dire la gravité de la chose, saisine de la justice qui aurait nommé un juge pour enquêter !

Trahison !

Le 22 février 2021, la direction remet un énorme dossier à l’inspection du travail, portant la confiance d’une cinquantaine de salariés pleinement solidaires, et d’une majorité silencieuse d’une centaine d’autres, en l’impartialité et en le sens du collectif, bref, en le sens de sa mission de cet organisme du dialogue social, que nous avons tous vu le plus souvent comme un recours salutaire.

Longue attente des 2 mois prévus par le Code du travail, entretiens et fournitures de pièces complémentaires dans le cadre de la procédure contradictoire. Et le 21 avril, patatra… L’inspectrice du travail, AC, déléguée CGT (vous avez bien lu, déléguée Cégété !!!) prend fait et cause pour DK. À croire qu’elle n’a pas pris connaissance des 45 plaintes, à croire qu’elle n’a pas entendu la médecine du travail, à croire qu’elle n’a pas lu l’avis favorable du CSE, à croire que les salariés du GPIS, ce sont des lignes sur un tableau excel… ou pire, … à croire qu’elle est complice des manip de DK…

La fin du GPIS ?

Conséquences immédiates : c’est l’effondrement du moral chez les salariés du GPIS. Dès le 23 avril, droit de retrait de plusieurs, qui bloquent le service une première nuit, à contre-cœur, mais ils ont trop souffert de ces années de hiérarchie parallèle… Ceux qui connaissent un peu ce genre de prestation savent très bien que ça ne peut pas durer longtemps. Et après ? On ferme le GPIS ? Tout le monde dehors, 200 chômeurs ?

Toutefois la lutte entreprise par les salariés du GPIS – et par leur direction avec eux (je le redis encore, même si c’est pas trop dans mes schémas) – n’est pas terminée. Il existe plusieurs recours, assez longs, auprès du ministère, auprès du Tribunal administratif. Il faut qu’ils s’accrochent ! Et puis, il y a les syndicats auxquels sont affiliés les collèges du GPIS. Il serait grand temps qu’ils se mobilisent, comme leur base !

1 : https://gie-gpis.com/

 

Source : https://bellaciao.org/fr/spip.php?article164575

Main basse sur le secteur de l’énergie : les Canetons du Châtelet à la manœuvre

2020, l’année de tous les dangers pour le secteur énergétique français. En envisageant de confier les rênes d’Engie à Jean-Pierre Clamadieu, le gouvernement prend le risque d’un démantèlement de ce fleuron français, démantèlement souhaité en sous-main par un discret groupe de financiers et industriels activistes.

A peine l’heure des vœux passées, et la nouvelle année s’annonce déjà mouvementée chez Engie. En ligne de lire, des remaniements annoncés au sommet, voulus par une majorité du conseil d’administration. Derrière le conseil d’administration, l’Etat, principal actionnaire avec 23,64% du capital et 34,11% des droits de vote, aura le dernier mot. Mais quoi qu’il en soit, l’heure n‘est plus à la galanterie : haro sur la seule femme dirigeante du CAC 40, Isabelle Kocher, dont les retombées du plan « énergie trois D (Décarbonée, Décentralisée, Digitalisée) » ne sont pas fait sentir assez vite au goût des marchés financiers. « Peu d’entreprises du CAC 40 se seront transformées aussi vite et aussi profondément qu’Engie. » expliquait pourtant récemment Le Monde[1].

Pour juger de la crédibilité du principal prétendant, encore faut-il, cependant, regarder le précédent bilan de Jean-Pierre Clamadieu. Durant son mandat de président exécutif à la tête du chimiste belge Solvay (mai 2012 à février 2019), l’action Solvay a progressé de 16%… quand le cours de celles des concurrents explosait : +165% pour Bel20 et +242% pour DSM. Ajoutons à cela des investissement réguliers et infructueux dans le secteur des énergies fossiles et le portrait sera complet, mais plutôt inquiétant pour l’avenir d’Engie.

Au-delà de la personne du PDG, c’est en effet toute la stratégie et l’avenir du groupe qui se jouent actuellement. Un changement brutal de direction fait en effet craindre à court terme le démantèlement et la vente en appartement du groupe[2]. La menace est bien réelle. La loi PACTE a levé le seuil minimal de détention étatique dans le capital d’Engie[3] et déjà, en interne, une stratégie de rationalisation et de scission du groupe existe[4].

Les Canetons à la manœuvre

En nommant celui qui était alors un de ses favoris[5], Emmanuel Macron a peut-être ainsi fait entrer le loup dans la bergerie. L’intérêt exclusif de l’intéressé pour le cours de bourse pourrait être fatal au géant énergétique. « Les gens qui sont au pouvoir vont chercher à cristalliser la valeur avant de sortir – à un horizon de 12 à 18 mois – et c’est là que Clamadieu sera déterminant », relatait Reuters[6], il y a… 18 mois. Mais pour « cristalliser la valeur » rapidement, il faut vendre et vendre bien, ce qui signifie déposséder le groupe de ce qui fait sa valeur comme les activités de distribution de gaz, par exemple. Satisfaire les actionnaires au plus vite à un coût : l’intégrité d’Engie.

Pour mener à bien ce projet, Jean-Pierre Clamadieu peut compter sur un cercle discret autour de lui : les Canetons du Châtelet. Se fier à la consonance drolatique serait une erreur, l’influence des anciens conseillers de Martine Aubry à son passage au Ministère du Travail (l’hôtel du Chatelet) en 1991[7] est considérable. Chez eux l’entraide se mut en un entre soit efficace. Pour se maintenir à la SNCF Guillaume Pépy, l’ancien directeur de cabinet d’Aubry a souvent compter sur David Azéma, lors du son passage à Matignon (après quelques années à la… SNCF) ou, plus récemment sur Murielle Pénicaud[8] à son retour au Châtelet. A la tête de l’Agence de Participations de l’Etat, Monsieur Azéma « discutait d’égal à égal avec le secrétaire général adjoint de l’Elysée… Emmanuel Macron » indiquait Le Point soulignant « sa puissance de feu digne d’un ministre en exercice pouvant faire et défaire des carrières de PDG »[9]. Reconverti en financier, pour la banque d’affaires américaine, Perella Weinberg, il ne cache pas son intérêt pour… le secteur énergétique français[10].

Moins médiatique mais tout aussi puissant, l’ex-DRH d’Air France, Gilles Gateau, autre caneton désormais directeur de mission chez… EDF, se montre très intéressé par son concurrent Engie. Guillaume Pépy pourra aussi manœuvrer chez Suez, première filiale d’Engie, où il est administrateur indépendant.

Face à la catastrophe annoncée, le transfert à Bercy de ce dossier – sans doute trop explosif pour l’Elysée – pourrait changer la donne. En décembre, Bruno Le Maire avait déjà temporisé face à un Jean-Pierre Clamadieu trop pressé qui souhaitait réunir en urgence, un dimanche, le conseil d’administration pour statuer du sort d’Isabelle Kocher[11]. Aujourd’hui, points de liens entre BLM et les Canetons. « Transfuge des Républicains, le Ministre de l’Economie reste un homme politique à part dans la Macronie ». Pour lui, pas question a priori de mettre en péril le patrimoine industriel national et de menacer les fleurons comme Engie. Affaire à suivre.

[1] https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/01/la-strategie-bas-carbone-d-engie-pour-etre-un-leader-de-la-transition-energetique_5430024_3234.html

[2] https://www.lefigaro.fr/societes/isabelle-kocher-demanteler-et-vendre-engie-par-appartements-non-20191204

[3] https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/agence-participations-etat/COR_231019_RA_APE-web.pdf

[4] https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/engie-envisage-de-changer-de-patron-en-poussant-vers-la-sortie-isabelle-kocher-1817279.html

[5] https://www.challenges.fr/entreprise/emmanuel-macron-fait-nommer-jean-pierre-clamadieu-a-la-tete-d-engie_567097

[6] https://www.boursorama.com/bourse/actualites/rpt-bourse-engie-le-marche-espere-un-nouvel-elan-avec-l-arrivee-de-clamadieu-184491f82e8b18a17f5bf4290219c270

[7] https://www.lesechos.fr/1991/05/cabinet-de-martine-aubry-947542

[8] https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/sncf-guillaume-pepy-l-homme-qui-ne-veut-pas-descendre-du-train-en-marche_2551149.html

[9] https://www.lepoint.fr/politique/azema-l-autre-ministre-de-bercy-07-03-2013-1690742_20.php

[10] https://www.lesechos.fr/2018/04/les-gens-de-wall-street-sont-generalement-tres-mauvais-pour-predire-lavenir-1119328

[11] https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-patronne-d-engie-auditee-et-rassuree_2111531.html

Allianz, la race des saigneurs

Les révélations se multiplient depuis plusieurs années au sujet du géant allemand de l’assurance. Elles permettent d’établir qu’Allianz entretient dans le monde entier des pratiques de rapace, tant en interne, avec ses agents, qu’à l’extérieur envers ses clients. Si l’aigle est le logo d’Allianz, ce n’est pas pour rien. Piqûres de rappel sur une situation internationale et une histoire qui trouvent également des échos en France.

De tromperies en magouilles financières

Allianz s’est rappelé à notre mémoire en septembre dernier à travers une affaire qui montre clairement de quoi est capable le géant allemand de l’assurance. Cela se passe en Australie, loin de chez nous, mais où le cas Allianz est déjà très bien documenté. Une branche de l’assureur Allianz a vendu en Australie une assurance de voyage à caractère trompeur, promettant une couverture médicale d’urgence illimitée, quel que soit le lieu de résidence, alors même que les polices d’assurance avaient des limites de coût et d’emplacement (1). Mieux encore, la commission royale chargée d’examiner ce dossier a en outre révélé que, depuis 2012 déjà, Allianz avait inclus des déclarations trompeuses en ligne. Il a fallu des années pour qu’Allianz daigne corriger les annonces restées en ligne (2).

Pas très loin de là, en Indonésie et toujours en 2012, Allianz est punie d’une très lourde amende pour corruption. L’organe de régulation des marchés boursiers américains, la SEC, lui applique une amende de 12,3 millions de dollars pour violation de la loi sur les actes de corruption à l’étranger, le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA). L’assureur a corrompu des gens bien placés dans des entreprises publiques indonésiennes en vue de gagner des marchés publics, ses dessous de table atteignant 650 626 dollars. Selon la SEC, cette pratique a concerné 295 contrats d’assurance liés à de gros projets gouvernementaux qui ont généré un bénéfice évalué en millions de dollars pour le groupe allemand.

Comment l’affaire se termine-t-elle ? Allianz se résout tout simplement à payer 12,3 millions de dollars à la SEC pour mettre fin aux poursuites dans ce scandale. Sans broncher, c’est plus discret. Comme si ces diverses malversations, fraudes et scandales (dont une bonne part doit nous échapper) ne suffisaient pas, il faut savoir qu’Allianz est capable d’aller encore plus loin : souvenons-nous qu’en mars 2016, à la suite du Diesel Gate qui cloue Volkswagen au pilori, Allianz a lancé une action contre Volkswagen. Le motif n’a pas grand-chose à voir avec les problèmes de pollution : Allianz demande juste à être indemnisée des pertes subies par l’action du groupe automobile, qu’Allianz détient en masse ! Une affaire qui n’est pas sans en rappeler une autre nettement plus ancienne, mais symbolique : pendant les années 30 et 40, alors qu’Allianz assure un grand nombre d’entreprises nazies et collabore activement avec le 3e Reich, l’assureur demande réparations à la fin de la guerre pour la destruction de la quasi-totalité de ses actifs, et obtient gain de cause ! (On lira à ce sujet le très instructif livre de Gerald Feldman, Allianz and the German Insurance Business, 1933-1945)

Les linceuls n’ont pas de poches… Allianz, si

En France, la situation n’est guère plus reluisante. En 2014, une amende de 50 millions d’euros est infligée à l’assureur Allianz. Le groupe Allianz s’est en effet vu condamné pour ne pas avoir produit assez d’efforts pour retrouver les ayants droit de contrats d’assurance-vie non réclamés. Il s’agit de la sanction la plus lourde jamais infligée en France par le régulateur des assurances, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) de la Banque de France.

Allianz Vie, filiale française de l’assureur allemand, prend aussi un blâme, l’ACPR lui reprochant de ne pas avoir réglé suffisamment rapidement certains capitaux dus dans le cas de décès antérieurs à 2007. Allianz se justifie comme à l’accoutumée par un communiqué qui évite de parler des faits : « Cette décision ne reflète pas l’engagement fort d’Allianz depuis la loi de décembre 2007 en termes de moyens financiers et humains dédiés à l’identification des décès et à la recherche des bénéficiaires, ni les résultats significatifs obtenus » (3). Un peu légers les « éléments de langage » !

Dégraissage musclé…

Toujours en France, un ancien agent général d’assurances d’AGF a détaillé il y a quelques années les méthodes systématiques de pression pratiquées par le management d’Allianz. Entré chez AGF en 1992, André Ricci avait constitué un important portefeuille d’assurances d’entreprises. En 2007, Allianz rachète AGF et les pressions commencent immédiatement. En effet, André Ricci présentait le « défaut » d’être un agent sous statut de 1949, un statut avantageux en termes d’autonomie, que les compagnies d’assurances ont souhaité faire disparaître à partir de la fin des années 1990. Evidemment, le nouveau régime est nettement moins protecteur pour les agents généraux d’assurances. André Ricci découvre alors à titre personnel l’ampleur et la gravité des méthodes du harcèlement exercé par l’assureur allemand, nouveau propriétaire, « une technique bien huilée pour liquider les agents généraux où Allianz se sert de tout un tas de prétextes dans le cadre d’une politique générale, concertée en haut lieu » (4). Allianz, « pour d’obscures raisons », se met à résilier unilatéralement des contrats, même rentables, sabotant ainsi le travail des agents généraux. Les équipes d’Allianz débarque également un matin dans l’agence d’André Ricci avec n huissier et prennent tous les dossiers de ses clients. « Faussement accusé par Allianz, ma réputation est massacrée », dénonce-t-il.

Des fonctionnaires de Bercy à la Banque de France, personne n’ignore les méthodes de « dégraissage » mises en place par l’assureur allemand. Mais ils se taisent, car pendant que « le massacre des agents généraux commençait avec l’arrivée d’Allianz, les dirigeants d’Allianz/AGF France s’enrichissaient », explique André Ricci. Allianz a donc par le passé provoqué la ruine de ses agents en les diffamant en public, et, bien évidemment, ne les a dédommagés en rien pour le préjudice subi. André Ricci poursuit : « D’autres agents généraux sont en procès, en vain, depuis des années. En fait, nous sommes tous arrivés à la conclusion que cela ne sert à rien d’aller en justice, Allianz le sait. Les décisions de justice ne s’apparentent pas à celles que l’on est en droit d’attendre d’un… État dit de droit ! Mais les taxes sur les assurances rapportent tellement d’argent au Trésor Public… Ceci explique cela ! L’omerta !… Nous sommes au cœur de ce que l’on peut nommer la voyoucratie financière où l’individu n’est rien ! » Est-ce là la méthode allemande ? Et jusqu’où iront-ils ?

 

(1) https://www.insurancejournal.com/news/international/2018/09/17/501466.htm
(2) https://www.smh.com.au/business/banking-and-finance/allianz-admits-to-misleading-travel-insurance-20180917-p504b8.html
(3) https://www.lemonde.fr/argent/article/2014/12/22/une-amende-de-50-millions-d-euros-infligee-a-l-assureur-allianz_4544545_1657007.html (4) https://fr.sputniknews.com/societe/201407231022884268-allianz-un-ancien-agent-general-deballe-partie-1/
https://fr.sputniknews.com/societe/201407241022884393-allianz-un-ancien-agent-general-deballe-partie-2/

 

Reprise de l’article vu sur Bellaciao (www.bellaciao.org/fr/spip.php?article160660) puisqu’il a manifestement été retiré…